La lauréate du prix Nobel de littérature de cette année est une auteure de 53 ans, devenant ainsi la 18e femme à recevoir cette prestigieuse récompense.
Le prix Nobel de littérature 2024 a été décerné à l’écrivaine sud-coréenne Han Kang. Elle écrit des poèmes et des romans en coréen. Han Kang, âgée de 53 ans, a été récompensée pour sa prose poétique intense qui aborde les traumatismes historiques et met en lumière la fragilité de la vie humaine, selon le comité du prix Nobel.
Son œuvre se distingue par une double exposition de la douleur, une correspondance entre les tourments mentaux et physiques en lien étroit avec la pensée orientale, a ajouté le comité sur le même réseau. Han Kang a réagi avec gratitude sur les réseaux sociaux, remerciant chaleureusement pour cette distinction qui fait d’elle la première femme asiatique à recevoir le prix Nobel de littérature et la première en Corée du Sud.
Elle est également la deuxième lauréate sud-coréenne d’un prix Nobel, après l’ancien président Kim Dae-jung, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2000. Cette récompense fait d’elle la 18e femme à être nobélisée. Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a salué cette réalisation monumentale dans l’histoire de la littérature coréenne, soulignant comment Han Kang a transformé les blessures douloureuses de l’histoire moderne en une œuvre littéraire remarquable.
Han Kang est née le 27 novembre 1970 à Gwangju, en Corée du Sud, et a déménagé à Séoul avec sa famille à l’âge de 9 ans. Issue d’un milieu littéraire, son père étant un romancier réputé, elle s’est également consacrée à l’art et à la musique, ce qui se reflète dans son œuvre littéraire.
La romancière a commencé à écrire en 1993 avec des recueils de poèmes, avant de se tourner vers la prose avec un recueil de nouvelles deux ans plus tard. C’est avec son roman « La Végétarienne », publié en 2007 et traduit en anglais en 2015, qu’elle a acquis une renommée internationale. Ce roman, récompensé par le prix international Booker en 2016, a été adapté au cinéma.
En 2023, Han Kang a reçu le prix Médicis étranger pour son roman « Impossibles adieux », partagé avec Lidia Jorge. Ce roman évoque le massacre de civils sur l’île coréenne de Jeju en 1948. Pour Anders Olsson, président du Comité Nobel, Han Kang a une conscience unique des liens entre le corps et l’âme, les vivants et les morts, et son style poétique et expérimental en fait une innovatrice dans le domaine de la prose contemporaine.
Engagée, Han Kang a figuré sur une liste noire en Corée du Sud pour avoir critiqué la présidente Park Geun-hye. Plusieurs de ses romans ont été traduits en français et publiés par la maison d’édition Grasset. La lauréate recevra son prix le 10 décembre à Stockholm, en Suède.
Source de l’article : Francetvinfo